Namaste !
- Bangkok – Kolkata avec Air Asia -
Samedi 31 mars, on arrive à l’aéroport vers 8 heures : on a prévu le temps cette fois-ci pour être surs de ne pas rater notre vol. Et oui, on est habitués aux retards de train, aux aléas du stop, à la mécanique difficile des vélos et aux secousses dans les bus mais l’avion, ça, on connait pas trop !
Tout se passe bien, on fait la queue pour enregistrer nos bagages, qui pèsent pile 20 kg chacun : la chance du débutant !
Après quelques heures d’attente et d’errance dans le grand aéroport de Bangkok, c’est l’heure, le vol pour Kolkata est affiché, nous rejoignons la salle d’embarquement et sommes déjà entourés par des femmes en sarees colorés, des hommes à barbe drue et des petites filles tressées souriantes, bindi au front.
Le vol se passe très rapidement ; nous nous voyons à peine offrir des espèces de chips-frites très épicées par notre voisin que les toits de Kolkata s’approchent ; l’avion les rase à notre grande surprise ; ça semble assez vert, et finalement plus aéré que ce à quoi on s’attendait.
- Premiers pas en Inde -
En sortant de l’aéroport, notre première mission est de retirer de l’argent. Ashish, notre couch surfeur, nous a indiqué comment rejoindre son quartier de plusieurs manières différentes. Après avoir récupéré nos premières roupies, on opte pour la solution « volvo bus » et roulons jusqu’au terminus : Gollygunge, à l’autre bout de la ville.
Ashish nous récupère en voiture, et nous fait découvrir son joli appartement coloré dans lequel nous sommes les bienvenus et, on le comprend vite, pour autant de jours que l’on souhaite.
Chez lui, c’est ambiance « shanti shanti », il travaille un peu pour ses parents qui ont une entreprise dans le textile mais a quand même beaucoup de temps libre ; en ce moment, une autre couch surfeuse équatorienne est là aussi. Tous deux nous aident à choisir une direction pour notre séjour en Inde et leurs conseils nous seront précieux.
Ashish nous explique notamment le système des trains en Inde.
-Les tickets « normaux » doivent être pris longtemps à l’avance,
-le système « tatkal » permet d’obtenir des tickets d’urgence avec un petit supplément (de 70 à 150 roupies, soit 1 ou deux euros),
-un certain nombre de tickets par train, au même prix que les normaux, sont réservés aux touristes et sont vendus à la simple vue du visa tourisme appartenant au voyageur.
Concernant les classes, il y a
-la seconde classe sans réservation (vous risquez donc de passer votre trajet debout et entassé entre les nombreux voyageurs, ou au mieux assis sur votre sac au milieu du couloir, avec l’obligation de dégager le passage à chaque passage de vendeur de « tchai », savon pour les mains, et bouffe en tout genre),
-la seconde classe « sleeper » (couchettes pour la nuit, transformées en places assises pour la journée),
-les classes climatisées 1, 2 et 3 : compartiment fermé ou compartiment couloir.
Même avec une réservation, il est possible d’être sur liste d’attente et de courir le risque de se retrouver sans place, au même prix que les personnes confortablement installées sur leur couchette.
Nous voilà en Inde. Dès les premières balades, on remarque toutes ces couleurs, que ce soit des textiles dans les vitrines, des sarees des femmes ou des turbans de certains hommes, des épices, des taxis jaunes à l’anglaise, des gros camions « Tata » décorés de petites peintures multicolores, ou encore des enseignes de magasins à la peinture ; on sent aussi toutes ces odeurs, les épices encore, la rue, l’odeur dégagée par les vaches, et tout ça mélangé au fort taux de pollution : l’odeur de l’Inde, comme on l’imagine et la goute dans tous ces magasins, en France ; on prend également tout de suite plaisir à observer le chaos formé par les vaches au milieu de la circulation, qui sont les seules à être respectées dans ce brouhaha de moteurs et de rickshaws à pédales (tricycles-taxis). On mange nos premiers poulets tandoori, se rend compte que le curry ici n’est pas le même que chez nous, on goute à la douceur des lassis (sorte de yaourt) et au tasty massala tchai (thé au lait et aux épices - généralement cardamome, parfois poivre et cannelle), et prenons également plaisir à cuisiner des crêpes ou une tarte aux légumes pour Ashish et Alejandra.
- Premier voyage en train en Inde : le « Amritsar mail » nous fait rejoindre Varanasi.
En fin de journée, le 4 avril, nous prenons un taxi pour rejoindre la gare, de l’autre côté de la ville. Nous entrons dans notre premier train en Inde et sentons tout de suite la différence avec les trains russes, mongoles ou chinois que nous avons pu emprunter jusqu’à maintenant : le train est peint tout en bleu mais la peinture est vieille et la crasse rend le bleu grisâtre, des papiers en tout genre, de la nourriture et des bouteilles en plastique jonchent le sol, les lumières sont faibles et les ventilateurs poussiéreux grincent en tournant dans le couloir encombré. Nous avons opté pour la classe « sleeper » et avons obtenu des billets en « tatkal » la veille.
C’est un train de nuit, nous sommes sur les couchettes côté couloir : l’un au dessus de l’autre, et la banquette du dessous lorsque nous ne dormons pas est, normalement, réservée à nous deux. Lorsque Marjo se met à dessiner ce qu’elle voit, une petite fille s’approche et, avec grand plaisir, on se rend compte que la communication en Inde va être plus simple avec un grand nombre de personnes, notamment avec les enfants. En Anglais, elle lui demande avec sa petite voix amicale, après avoir regardé le carnet : « Can I show your draws to my grandmother, Aunty ? »
- Varanasi -
Le lendemain matin, après une nuit mouvementée, nous entrons en gare de Varanasi vers 10 heures du matin au lieu de 6 heures. Nous sortons du train, la gare est pleine ; beaucoup attendent leur train sur le quai de la gare, assis sur les sacs ou allongés sur des couvertures. Pour certains trains, on ne peut pas vraiment savoir l’heure de passage dans certaines gares et il y a beaucoup de retards.
On se rend en rickshaw dans le quartier conseillé par Ashish, « Assi ghat », près du Gange mais un peu à l’écart du quartier trop encombré et touristique. Les chauffeurs de rickshaws sont arrangés quand le client touriste n’a pas de guest house réservée, ou un endroit fixe où se rendre : il peut alors l’emmener dans des guest houses et, si la personne décide d’y rester, insister auprès du patron pour avoir une commission. Ma foi, pourquoi pas.
Nous trouvons donc après plusieurs visites une chambre qui nous convient : pas trop glauque, pas trop chère, et pas trop bruyante.
Pendant que l’on remplit nos estomacs, la pluie se met à tomber et fait fuir la chaleur trop lourde de la ville. Après ça, c’est le parfait moment pour se balader. On rejoint les bords du Gange et on se balade tout le long, observant les buffles dans l’eau, les baignades journalières des hindoues, les saluts aux vaches sacrées, les enfants qui jouent au cricket, les nombreux vendeurs de shit, massages, tours à bateaux ou autres attractions, tous ces mélanges de couleurs et de sourires, les « babas » au repos, mais aussi les crémations ayant lieu à deux « ghats » (sortes de portes de port) différents : un endroit est réservé aux hindoues, l’autre permet l’incinération à tout le monde, peut importe la religion du défunt.
Lorsque la personne meurt, le corps est lavé, puis entouré d’un drap de coton blanc. La famille construit une espèce de radeau en bambou et le corps du défunt est allongé dessus, puis couvert de tissus dorés et colorés. Au moment de l’incinération, le défunt est posé sur 200 à 300 kg de bois, avec seul le drap blanc pour couvrir son corps nu. Il est ensuite incinéré pendant deux à trois heures, mais le corps n’est pas brulé jusqu’au bout ; à la fin de la crémation, un proche, habillé tout en blanc, éclate une jarre d’eau sur le bûcher en lui tournant le dos, puis le corps est jeté dans le Gange. La famille fait ensuite la fête pendant dix jours.
Toutes les crémations se font côte à côte et simultanément. Les familles ne sont en aucun cas réticentes à ce que les étrangers à la famille, indiens ou autres, assistent à la crémation de leur proche. En revanche, seuls les hommes de la famille sont autour du corps inerte ; les femmes, trop sensibles, restent à la maison : leurs pleurs risqueraient de gêner l’âme du corps.
L’ambiance autour du Gange et de cette ville nous donne l’impression d’un rêve, les couleurs sont vives mais floutées par la fumée permanente ; l’odeur des vaches, de l’eau, du béton chaud et des épices sont mêlées à l’odeur de cette fumée épaisse ; les crémations sont malgré tout gaies et l’on croise des mariages colorés et festifs au milieu de tout ça : déambulation de couleurs, de sourires, de joie et de musique. Les rencontres se font simplement, un échange de sourires suffit à entamer une discussion simple mais sincère. Les gens sont curieux, et semblent heureux d’un simple regard.
Autour des quais, on peut se perdre dans les minuscules rues pleines de magasins de babioles, de fringues, de stands de bracelets et de bijoux en tout genre, des stands d’épices mais aussi de lassis, de jus de sucre de canne ou petits bouibouis où l’on peut déguster des « thalis » (riz, dhal – soupe de lentilles – légumes cuisinés, petite salade, parfois du raita – sorte de fromage blanc – chapatis – sorte de galette servant de pain). L’ambiance est au rendez-vous et personne n’est affolé, ni par les vaches bouchant le passage et causant des embouteillages humains, ni par les scooters arrivant à toute vitesse dans la foule.
- Varanasi – Kajuraho –
Le 6 avril en fin d’après-midi, il est déjà l’heure de rejoindre la gare pour monter dans notre train en direction de Mahoba, pour ensuite rejoindre Kajuraho, connue pour ces « temples du Kamasutra ». On a effectivement réservé nos deux premiers trains sous les conseils avisés de notre couch surfeur de Calcutta.
Nos voisins de train nous annoncent que l’on arrivera vers trois heures du matin : la nuit est donc mouvementée, on se réveille sans cesse affolés par l’heure qu’il peut être. Finalement, on arrive vers 5heures et attendons deux heures le prochain train pour Kajuraho. Là aussi, nous ne sommes pas les seuls à errer dans cette gare, et nombreuses sont les familles entières allongées sur leur grande couverture et attendant patiemment leur train en retard. Pendant que Marjo pique un petit somme avachie sur son sac, Seb se fait copain avec un médecin.
Le train arrive, il est blindé et, alors que nous nous demandons où est ce qu’on va bien pouvoir se caler (cette fois-ci, pour un petit trajet, on a pas pris de réservation), avec nos deux gros sacs et notre sac plein de petites choses à renvoyer en France (on a du mal à trouver une poste ouverte ou assez grande pour pouvoir les envoyer !), les cheminots nous interpellent de leur wagon et nous proposent de monter avec eux : parfait ! Les paysages sont magnifiques et nous font un peu penser au nord de l’Albanie.
- Kajuraho -
Après une longue bataille avec les chauffeurs de rickshaws un peu trop insistants, on en trouve un plutôt sympa qui nous amène dans le centre et à une guest house agréable, dans laquelle nous négocions une chambre avec fenêtre pour passer les jours suivants. Ce jour là, on s’accorde une après-midi sieste (qui sera un peu gâchée par la découverte de l’écran cassé de notre ordinateur), avant d’aller découvrir la première partie des temples de Kajuraho, les plus petits ; c’est joli, mais rien de plus.
La petite ville est sympa, là aussi le contact se fait rapidement et on trouve notre petit bouiboui favori : un vieil homme nous sert avec toute son attention et ses plus beaux sourires des thalis délicieux, et, cerise sur le gâteau, tout est à volonté !
Le lendemain, nous partons non sans difficulté à la recherche de l’autre partie des temples « gratuits » et ne sommes pas déçus ; en fin d’après-midi, on se décide du coup à aller à la découverte du complexe payant (10 roupies pour les indiens, 250 pour les étrangers..). Nous sommes impressionnés devant ces grands bâtiments, ornés de sculptures toutes plus minutieuses les unes que les autres ; tout est dans le détail et l’on peut observer la vie des dieux hindoues ainsi que des statues illustrant effectivement le Kamasutra. Après ces visites, nous nous attardons sur le temple d’à côté, encore en activité réelle ; un homme nous accueille et marque pour la première fois nos fronts d’un bindi, pour la chance.
- Orchha, sur les traces de Noé -
Le 9 avril, le réveil est difficile d’autant plus que l’eau commence juste à être pompée et n’est donc pas encore disponible. Sans se débarbouiller, on file à la gare routière et prenons ensuite le temps de faire un tour au marché pour s’équiper de quelques chapatis pour la route. Le trajet de 4 heures jusqu’à Orchha se fait relativement vite, même si la chaleur est pesante ; nous sommes assis et sommes impressionnés par le nombre de personnes montant dans le bus sans limite : nombreux sont ceux entassés dans le couloir du bus.
La petite ville d’Orchha nous a été conseillée par Noëline, passée par là l’année dernière, et connaissant les goûts de notre copine, nous nous y rendons sans hésitation et sans regret, même si le nombre de guest houses et restaurants à touristes a surement augmenté, rien qu’en un an…
Seb se sent vite mal en arrivant, et dort toute l’après-midi. Moi, Marjo, je me balade dans les rues et je sens vite un regard différent posé sur moi, par les hommes comme par les femmes.
En fin d’après-midi, Seb ne va pas mieux, transpire, a de la fièvre, ne peut presque pas bouger tant ses muscles lui font mal ; inquiète, je regarde les symptômes du palu et, à la demande de Seb, je finis par appeler un médecin qui arrive vite mais qui est nul : sans poser aucune question d’une éventuelle allergie, d’un traitement en cours, et en se renseignant à peine sur les symptômes, il gribouille sur un brouillon le nom de trois médicaments ; Seb, lui, est dans les vapes ; moi, j’insiste un peu pour savoir ce que sont ces médicaments, comment il faut les prendre, pendant combien de temps, etc.. Je finis par avoir une réponse très vague et me rend finalement compte que nous avons presque tout le nécessaire. Il met tout de même à l’écart la possibilité d’une crise de palu, ce qui nous rassure tous les deux.
Seb dort encore, moi je vais chercher mon riz, mes patates à la tomate et mes chapatis et les mange en solo dans la cour intérieur de notre petite guest house. Les propriétaires sont aux petits oignons et demandent sans cesse des nouvelles du malade.
Le lendemain, en fin d’après-midi, Seb se lève enfin et, même si pas très en forme, la balade est bien appréciée. L’énorme intoxication alimentaire est presque derrière nous ! En effet, le lendemain matin, le réveil sonne à 7 heures et nous partons, en forme et appréciant la fraicheur matinale, à la découverte des nombreux temples et palais abandonnés d’Orchha.
A la recherche d’un carnet, on rencontre un mec sympa avec qui nous buvons le tchai et avons quelques discussions sur nos différences de cultures. On parle notamment du mariage et, pour lui, le mariage arrangé est bien mieux que le mariage d’amour qui dure peu : de toutes façons, « moins on parle et mieux c’est ! ».
Le 12 avril, nous découvrons le grand palais d’Orchha avant de quitter la région pour le Rajasthan. Le palais est magnifique et on observe avec attention les restes de mosaïques colorées éparpillées dans tout le palais, encore une fois, tout est dans le détail et la minutie et on prend plaisir à imaginer la vie de ce palais à l’époque, mis à l’écart de la ville par des grands remparts. On ne comprend quand même pas le prix à payer (10 roupies pour les indiens contre 250 pour les étrangers) : le site est sale et plein de déchets, des nids d’abeille se forment à chaque coin, aucun panneau explicatif ne nous dévoile quelques brins de l’histoire de ce lieu et rien ne semble être en court pour améliorer le site.
- Orchha - Ajmer -
Après plusieurs rickshaws collectifs pour rejoindre Jhansi, la gare la plus proche, et une longue attente à la gare, notre train en direction d’Ajmer est enfin annoncé. Le train, encore une fois, est blindé. Les marchands ambulants vont et viennent à travers les wagons, annonçant avec leur voix plus ou moins rauque leur passage : « tchaiiiiiiii, tchaiiiiii ». Vers 1 heure du matin, nous entrons en gare d’Ajmer, dans le Rajasthan.
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1 juin 2012
Je suis contente que l’Inde vous ait plu et que vous nous en donniez une bonne image, car beaucoup de gens ont dit être secoué après un séjour là bas. En même temps vous avez 10 mois de préparation dans les pattes ! C’est sûrement pour ça que vous vous êtes si bien adapté (en tout cas mieux que d’autre). Tout est vraiment colorés, si seulement ça pouvait être comme cela chez nous également !!
Je pense fort à vous et vous envoie de grands encouragements pour la fin de votre extraordinaire aventure !
3 juin 2012
mettons-en des couleurs chez nous ! oh oui tout ça va nous manquer!
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