ESKANOUIL'
25Jan/1216

Chroniques d une bicyclette chinoise

Dimanche 8 janvier, après avoir mangé une dernière assiette de riz cuisiné dans un restau de rue derrière la guest house, Marjo vient me détacher de l’entrée et me sortir du bâtiment ; Patrick, lui, a passé la nuit dehors, il est trop gros pour rentrer dans le hall. Seb va donc dehors le détacher et commencer à le charger. J’ai de la chance, je ne porte rien à part quelques litres d’eau, alors que Patrick porte sur son dos deux gros sacs, des outils et d’autres babioles.

C’est sous une fine pluie qu’on traverse la ville pour en sortir au sud, Seb, Marjo, Patrick et moi. On part à l’aventure, je crois qu’on est chanceux d’avoir été choisis, y’a pas beaucoup de nos cousins qui auront la chance de partir si loin ! Surtout que, entre nous, on n’est pas trop fait pour voyager, Patrick et moi, une bicyclette de ville avec un petit porte bagage et un panier à l’avant, et un tricycle qui aurait du être vendeur de noodles ou de clémentines, compagnon de cantonnier ou porteur de tonnes de métaux ou autres… Franchement, ils ont de drôles d’idées ces deux français, mais bon on va se marrer !

Pour sortir de la ville, ce sera un peu long, et la ville est pleine d’embouteillages, de voitures, scooters, vélos en tout genre, personnes… Et sous la pluie, ce n’est pas facile ! Marjo est sur moi, Seb sur Patrick. Les filles d’un côté, les mecs de l’autre, ça me va bien comme ça, elle est plus légère !

En arrivant en fin de journée dans la première ville-étape, on est tous plein de boue, et fatigués. Ils se trouvent alors une petite chambre dans un hotel-maison avec une gentille tenancière, et nous on aura le droit à une cours fermée. Waouh, qu’est ce qu’on dort bien quand on est fatigués, se disent les eskanouil le lendemain matin !

La grenouille fête ses 22 ans le 9. En Chine, dans la campagne et sur une Babeth, ce n’est pas commun. Malheureusement, il fait encore gris et la grenouille, malgré tout ce qu’on entend, elle n’aime pas le ciel gris et triste. Elle est un peu ronchon aujourd’hui, mais une fois sortis de la ville et sur les routes de campagne elle se remettra à chanter. Le soir, ils vont manger dans un restau de rue (ils n’en trouvent pas de vrai, ils voulaient se faire plaisir pour l’occasion mais bon !), et les tenanciers les arnaquent, ils ont un peu la poisse parfois, entre Noël et cet anniversaire, espérons que le prochain se passe mieux !

Au réveil le 10, il fait beau, on est tous motivés et on se fait une bonne journée, sur une petite route entre les bananiers, on traverse plein de petits villages et les gens nous regardent, amusés. Tout le monde nous salue, parfois un peu moqueurs, parfois juste gentils. C’est bon d’être à la campagne, ça change de la ville, je crois que Seb et Marjo le trouvent aussi et ça leur fait un bon bol d’air frais : de nouveau, ils vont dans des coins paumés où personne ne passe, ne peuvent pas communiquer avec les gens qui ne parlent pas anglais et doivent se débrouiller avec leurs sept mots de chinois et leurs mains, et ils pensent que, vraiment, c’est en allant se perdre qu’on découvre le cœur d’un pays.

Ce qui est marrant, c’est qu’on passe de la campagne profonde à la ville d’un coup. Ce jour là en fin d’après-midi, on arrive dans une ville, et paf des scooters, des voitures et des camions de nouveaux, du bruit et de la pollution !

Le ciel bleu n’aura pas duré longtemps, le lendemain le gris revient déjà. A midi, Seb et Marjo décident de s’arrêter dans la ville à mi chemin de la route qu’ils ont prévu pour aujourd’hui. Deux vieilles dames les regardent manger, amusées, avec leur grand sourire chaleureux. Des jeunes arrivent et leur paient de la bière, et leur proposent même de partager des pattes de poulet cuisinées mais ouf, ils n’ont plus faim, et tant mieux car franchement, ça, ça ne leur dit pas grand-chose… Cette ville est plutôt jolie, il y a une rivière surplombée par un chant d’herbes folles et, derrière, des vieilles façades de maison en pierre. On traverse le marché pour ressortir de la ville, un homme pèse une poule, pattes en l’air, elle se débat mais il la maitrise avec une main pendant que l’autre s’occupe du poids.

A la sortie de la ville, ça se corse, on se retrouve sur un chemin de terre et il faut alors se mettre en mode 4x4… Dur, dur, je vous l’ai déjà dit, on n’est pas fait pour voyager Patrick et moi, encore moins sur des chemins de terre boueuse et parsemés de trous ! C’est dur aussi pour Seb et Marjo, ils se font les cuisses les petits, et ça leur fait du bien de faire du sport, entre nous ils étaient un peu mous les premiers jours, je pense qu’ils en avaient vraiment besoin !

Sur le chemin, une fois sortis de la ville, on croise les gamins qui rentrent de l’école. Une première vague en vélo, les plus grands portent les plus petits sur les porte-bagages ; puis une seconde vague à pieds. Tous leurs sourires nous réchauffent.

Ce soir là, Seb et Marjo battent leur records, ils trouvent une chambre pour dormir à 20 Yuan, soit 2,50€, il n’y a pas de douche, mais pour aujourd’hui ce n’est pas grave. La chambre est enfait dans un petit immeuble de deux étages tout en longueur, et plein de gens y vivent, surtout des hommes, mais aussi des familles. Il y a une petite fille qui court dans tous les sens et rigole tout le temps, deux petites couettes coiffent ses cheveux bruns et lisses.

Cette nuit sera difficile pour les eskanouil, il y a plein de courants d’air, des pétards explosent dans la rue toute la nuit, et tout le monde autour se réveille très tôt et fait du bruit. Aujourd’hui, on ne les sent pas très motivés en début de journée, bien que tous ces hommes penchés dans l’escalier pour les voir charger Patrick les amusent. Mais, je crois que moi non plus je ne suis pas trop en forme… En début d’après-midi juste après manger, je crève pour la première fois… Seb et Marjo ne me connaissent pas encore trop, ils seront un peu lents à me remettre sur pieds cette fois-ci ! Je les ai un peu retardés, du coup on arrive dans la ville prévue juste avant la tombée de la nuit, et manque de pot, il n’y a pas d’hôtel ici et aucun endroit pour dormir, apparemment…

    

Ils demandent conseil à la pharmacie, le vieux monsieur nous montrera gentiment la place en béton sur laquelle doit sûrement se passer le marché, et nous propose de planter la tente là : sur du béton et en plein milieu de la ville, ce n’est pas l’idéal ! On restera environ 1h là, sur la place, au milieu de 40 chinois, adultes comme enfants, jacassant dans tous les sens et, on le voit bien, plein de bonne volonté pour nous aider. Mais, même si on proposera aux eskanouil de prendre une douche, personne cette fois-ci ne pense à leur proposer un coin de parquet pour dérouler leurs tapis de sol et se glisser dans leurs sacs de couchage. Au bout d’un moment, alors que l’on s’apprête à partir chercher un coin où planter la tente, une jeune fille qui parle un peu anglais leur fait comprendre qu’il faut attendre, la police arrive. Intrigués, Seb et Marjo demandent pourquoi, et comprendront alors qu’un instituteur de l’école veut les héberger dans l’établissement du village, mais que, à priori, il faut d’abord que la police vérifie et approuve l’invitation… Une loi chinoise (et un peu communiste ?!) veut que si un chinois veut accueillir un étranger chez lui, il doit le déclarer à la police.

Finalement, les policiers très gentils regarderont juste le passeport de Seb, amusés, puis la jeune fille nous dira d’attendre encore cinq minutes, quelqu’un est allé chercher à manger… L’homme revient, et nous suivons ensuite l’instituteur qui nous ouvre les portes du garage-gymnase-fourre-tout de l’école. Des matelas, une machine pour faire chauffer de l’eau, du thé, un grand espace pour Patrick et moi… Il a peur que ça ne nous convienne pas ! Puis la jeune fille leur proposera ensuite d’aller au restaurant manger quelque chose (l’homme qui est allé chercher à manger a acheté des noodles instantanées pour Seb et Marjo pour le lendemain…), rien à faire, l’instituteur paiera tout, un immense saladier de riz cuisiné, de la viande de bœuf délicieuse cuisinée au gingembre, qui, bizarrement, leur rappellera un peu une sauce au vin, et un grand bol de soupe. Les autres, ils ont déjà mangé, ils boivent donc le thé. Sont présents alors Su Dong (l’instituteur), Yang (la jeune fille), un prof d’informatique et sa femme, prof d’anglais (mais avec qui nous aurons du mal à communiquer).

Le lendemain matin, après une bonne nuit, Yang vient chercher Seb et Marjo pour aller prendre un petit déjeuner. Ensuite, ils ont proposé de passer du temps avec les enfants. La rencontre sera courte, car ils comprennent alors qu’aujourd’hui, c’est les vacances pour le nouvel an chinois : les enfants viennent à l’école juste pour récupérer des livres, puis rentrent chez eux. Du coup, ils n’ont même pas de stylos sur eux, l’instituteur en trouvera quelques uns mais un peu trop tard, il est alors déjà l’heure de se dire au revoir. Ils auront juste le temps de présenter un peu leur voyage à l’aide d’un globe monde trouvé dans le gymnase, de leur apprendre quelques mots en français (à la demande de l’instituteur), et les enfants auront juste le temps de commencer à faire de superbes dessins avant que la maîtresse ne les interrompe pour qu’ils aillent rejoindre les autres classes rangées sagement dans la cours de l’école. C’est l’heure du discours du directeur, qui conseille aux enfants de bien conserver l’argent reçu lors du nouvel an pour acheter des livres et du matériel scolaires, de bien fermer les fenêtres de leur maison le soir, etc…

   

Il est à peine 10h, Seb et Marjo finissent de nous charger -j’ai oublié de vous dire, maintenant je porte la tente et l’eau sur mon porte bagage, un tendeur rouge et orange fluo me serre l’arrière train- et c’est déjà l’heure de dire au revoir à nos amis d’un soir. Et il fait encore gris ! Sur la route, il se mettra à pleuvoir carrément, mais l’objectif aujourd’hui n’est pas trop loin car nous nous rapprochons dangereusement du Vietnam. Ils trouvent donc un endroit où dormir dans une ville, un peu cher mais ils sont fatigués, ont besoin d’une bonne douche, et d’un bon repos. En plus, Patrick a dangereusement déraillé au milieu d’un croisement, et Seb a eu droit à une bonne frayeur ! Nous, les vélos on reste dehors, mais on n’est pas trop mal, sous un toit. Finalement, on restera là le week end. Ils en profitent pour regarder plein de films, écrire, dessiner, mettre à jour les carnets, écrire des mails, et se reposer.

Ils sont fatigués aussi car, certains jours, le regard des gens n’est vraiment pas facile à accepter. Dans la rue, tout le monde les regarde, sourire au coin, et arrêtent même leur activité lors de leur passage. Où qu’ils aillent ils se font remarquer, et ça par leur couleur de peau et leurs yeux un peu trop ouverts et bleus. Parfois, ils ont alors besoin de s’isoler dans une chambre et de n’en sortir que pour aller faire quelques courses ou manger un bol de noodles.

Le lundi 16 au matin, surprise, grand ciel bleu, ça nous motive sacrément tous les 4, Patrick a besoin d’une petite beauté avant de partir car il a déraillé à cause d’une visse mal serrée, mais nous partons ensuite sur la route du Vietnam : plus que 20 kilomètres ! Seb et Marjo veulent s’arrêter un peu dans la ville juste avant la frontière, acheter de l’encre de chine et quelques babioles – Patrick se prend un litre de plus dans le dos, un litre d’encre ! Ils en auront pour toute leur vie !

Pour passer la frontière, il faut traverser un pont. Ce sera un peu bizarre, car ils ne veulent absolument pas nous faire passer par ailleurs que par l’endroit pour les piétons : il y a donc des barrières, des escaliers et compagnie. Trois femmes les aideront à porter Patrick dans les escaliers, demanderont ensuite de l’argent, ce ne sera pas très agréable… Mais les douaniers, eux, le sont, et, amusés, ils nous laissent facilement sortir de la Chine comme entrer au Vietnam, ils ne fouilleront même pas Patrick.

LES PHOTOS C EST PAR ICI !!

Commentaires (16) Trackbacks (0)
  1. Mais ils sont bavards ces vélos chinois !!

  2. Salut Babeth,
    On vient de lire tes nouvelles. Dis à Seb et Marjo qu’on a aimé ton article et qu’on espere qu’ils ne sont pas trop crevés et encore moins toi et Patrick !
    Tiens bon pour eux et aide Patrick autant que tu peux.
    Vous devriez retrouver le Soleil à partir de Da Nang alors d’ici là profitez des éclaircis et n’hésitez pas à vous reposer sur un toit de bus !!
    Culdesac & Cadivrac
    (Montures de Mlle Cartensac & Mr Routenvrac)

    ps: Culdesac se sent aussi l’âme de reporter pour un prochain article… merci pour l’idée

    • Salut les Culdevrac,
      Merci pour votre commentaire que je transmets d’abord à Babeth, puis à Seb et Marjo.
      Est-ce que Mlle Cartensac et Mr Routenvrac s’occupent bien de vous? Avez vous votre bol d’huile journalier? Car nous, ils nous martirisent un peu… En ce moment, j’ai une pédale en moins, en attente d’en avoir une nouvelle (elle a déjà cassé deux fois…), et puis en plus on a passé la nuit sous la pluie… Mais bon on les aime bien quand même et heureusement que les Vietnamiens sont là pour leur rappeler qu’il serait temps de nous nourrir (huiler)!
      On a aussi passé nos premières heures dans la soute d’un bus… Le chauffeur m’a démonté violemment ma roue avant pour m’y faire rentrer… Pendant que Babeth se faisait jeter tout aussi méchamment dans la soute d’à côté… Vivement le bus pour le Sud dis donc!
      Mais la révolution des vélos est en marche. allions-nous!!!!!!!!!!!!!!
      Patrick

  3. Salut la compagnie eskanouil & bicyclettes!

    Ce n’est pas les pistes cyclables de Lyon, mais ça donne envie de chanter avec Marjolinette: « Nous étions quelques bons copains, y avait Fernand y avait Firmin, y avait Francis et Sébastien, à bicycletteeeuu » ou « tu pues… et… et du… » (version Manuel).

    Et maillot jaune chapeau tralalalapouetpouetproutouintouin pour déjà toute cette route jusqu’au Viet Nam Nam!

  4. Hello ! vous êtes bien courageux. Bravo!
    Pour info, la france a elle aussi des pratiques particulières pour l’accueil des étrangers non européens. Vous devez déclarer dans votre mairie les noms, adresse des étrangers qui séjournent chez vous… et oui. On controle aussi la surface de votre maison, vos revenus, s’ils sont suffisants pour nourrir ces étrangers (faudrait pas qu’ils cherchent à prendre le travail des français tout de même!) etc…… Ce n’est pourtant pas un régime communiste en france, je crois :-). Comme quoi, quand on voyage, on se déconnecte de son propre pays. Profitez en encore un max et n’oubliez pas que le Laos vous attend! bise
    Cath

    • Merci Cathy pour toutes ces infos, qui tombent d’ailleurs très bien car nous voulions nous renseigner sur ce qu’il en était en France concernant les lois existantes sur l’accueil des étrangers.

      A vrai dire, nous nous sommes mal exprimés, ce que nous voulions surtout dire c’est que nous avions déjà entendu parler de ce genre de loi dès la Roumanie, puis en Russie, mais nous avions constaté que les gens ne s’en souciaient que très peu, voire pas du tout, du moins pour ce qui était d’un accueil ponctuel (et à priori comme en France.. ?). En Chine, et notamment dans ce village, nous avons constaté que les gens y portent beaucoup plus d’attention, et qu’elle peut les empêcher d’accueillir des étrangers ne seraient-ce que pour une nuit, par peur. Dans ce village, ces quarante habitants auraient tout fait pour nous aider, nous payer à manger, nous offrir une douche, nous payer un taxi, n’importe quoi, mais l’idée de nous prêter un bout de terrasse abritée n’était pas envisageable. Nous avions d’ailleurs parlé de ça auparavant avec un de nos couch surfeur, qui nous accueillait très chaleureusement mais qui nous avait demandé d’arriver de nuit et de nous couvrir avec nos capuches pour ne pas se faire remarquer en arrivant ou en sortant de chez lui.

      Nous sommes maintenant en contact avec vos amis Annie et Jean-Pierre qui nous ont envoyé leurs contacts au Laos. Merci beaucoup en tous cas 🙂 nous y serons fin février ou début mars.
      Bises à tous

  5. Bravo Babeth ert Patrick: vous êtes des supers narrateurs (vous allez rendre jaloux les eskanouil eux mêmes !!). Et on vous sent bien attachés à tous les deux (je vous comprends, car moi aussi !!!). C’est magnifique de vous suivre tous les quatre sur les routes mouillées… et au gré des rencontres (quand même la solution du couchage c’est parfois à l’arrachée…!); et quelles belles photos, nortamment d’enfants !!
    Alors continuez de bien prendre soin d’eux deux : je vous les confie.

    The Dad d’un des deux eskanouil.

  6. oulala boeuf , sauce au vin et pourquoi pas chou à la créme , faut arrêter le vélo , vous êtes en train de délirer . c’ est encore loin la france même avec super babeth et patrick .

    • avec un peu d’imagination, les noodles se transforment en gratin dauphinois, le riz blanc nature en pain de campagne, le tofu en reblochon et les pattes de poulet en brochettes d’agneau finement grillées aux herbes de provence 🙂

  7. Ben ça alors, un vélo qui blogue…
    J’avais déjà pu lire des posts d’escargot, et même de grenouille, mais des écrit de cycles jamais !

    papayass

  8. Bonjour, Seb et Marjo, souvenez-vous de Friends au Laos et au Cambodge. Allez voir, allez déjeuner diner à « Makhpet » à Vientiane et chez « Friends, the Restaurant » ou « Romdeng » à Phnom Penh.
    Vous serez édifiés par l’accueil, la qualité et par le contexte (soutien aux enfants de la rue,…) Martine, la tante de Seb a du vous parler de Friends.
    Bonne route, bonnes jantes, bons pneus, bons mollets et plein de belles rencontres.
    Denis Annegret

    • Bonjour Denis, oui on s’en souvient, on a d’ailleurs bien reçu ton mail, as tu reçu notre réponse? Merci pour les conseils, on pensera bientôt au Cambodge et au Laos:)


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